Par: Admin
29 nov. 2024
Auteur : Kamala Baeni Jemima, Féministe, Activiste & Professionnelle de Santé Publique
Dans un contexte où les violences sexuelles et basées sur le genre (VBG) continuent de constituer un obstacle majeur à l’égalité des sexes et à l’accès à une éducation de qualité, Repro Justice Congo a initié un partenariat avec l’Université de Goma (UNIGOM) pour discuter ouvertement des défis, des solutions et des actions concrètes pour éradiquer ces violences au sein de la communauté universitaire. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles, un événement mondialement reconnu pour son rôle crucial dans la sensibilisation et la mobilisation.
Lors de cette session, Repro Justice Congo a engagé une conversation ouverte avec les étudiants de l’Université de Goma. La rencontre a réuni étudiants, administrateurs, et membres du personnel pour échanger sur les réalités vécues dans l’enceinte universitaire et explorer des solutions pratiques. Les discussions ont porté sur les défis des violences basées sur le genre, les possibilités et la praticabilité des mécanismes de signalement, ainsi que les opportunités de collaboration pour créer un environnement universitaire sûr et respectueux.
La rencontre a donné lieu à des engagements concrets pour lutter contre les VBG à l’Université de Goma. Parmi ces actions figurent la mise en place d’une ligne verte permettant aux étudiants de signaler de manière confidentielle tout cas de violence ou d’abus, et l’installation de boîtes de signalement sur les campus pour garantir un accès facile et sécurisé aux mécanismes de dénonciation.
Les étudiants ambassadeurs, formés par Repro Justice Congo, jouent un rôle clé dans cette initiative. En tant que points de contact au sein de leurs facultés, ils sensibilisent leurs camarades et les orientent vers les ressources disponibles. Ces ambassadeurs ont également partagé des témoignages poignants sur les défis rencontrés par les étudiants confrontés à des violences, renforçant l’urgence d’agir collectivement pour un changement durable.
« Lors de mon stage, mon superviseur m’a demandé des faveurs sexuelles en échange de la continuité de mon stage. N’ayant trouvé aucune aide auprès de mon institution, j’ai été contrainte d’arrêter mon stage et de partir sans défense, »a témoigné une ambassadrice.
Un autre étudiant a relaté : « Une camarade de classe a été empêchée d’accéder à une salle d’examen simplement parce qu’elle avait refusé de donner son numéro personnel à un membre du personnel. Ce genre de comportement est inacceptable et doit cesser. »
Avec ces témoignages poignants, il devient évident que les mécanismes de signalement et les ressources de soutien jouent un rôle crucial pour briser le silence autour des violences et garantir que chaque étudiant bénéficie d’un environnement académique sûr.
En parallèle, Repro Justice Congo a entamé le processus de mise en place d’un comité de gestion des cas de VBG, qui sera composé de membres formés pour traiter les signalements, offrir un soutien aux survivantes et garantir la mise en œuvre des procédures de manière sensible et professionnelle.
Le Directeur de cabinet de l’Université de Goma a exprimé son soutien à cette initiative : « La mise en place de ces mécanismes de signalement est essentielle pour garantir un environnement académique sécurisé et respectueux. Je compte sur nos étudiants ambassadeurs pour sensibiliser davantage leurs camarades et les orienter vers ces ressources. »
Les 16 jours d’activisme ne se contentent pas d’être une simple période de sensibilisation, mais bien un catalyseur de changement. En créant des mécanismes de signalement, en formant des ambassadeurs et en offrant des ressources concrètes, Repro Justice Congo et l’Université de Goma offrent un modèle de collaboration pour un environnement universitaire sûr et respectueux.
Avec l’engagement des étudiants, de l’administration et de la société civile, il est possible de mettre fin aux violences basées sur le genre et d’assurer que chaque étudiant puisse étudier dans un cadre où ses droits sont protégés. Repro Justice Congo reste déterminé à faire progresser cette lutte, pour que les générations futures puissent bénéficier d’une éducation libre de violences.
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